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Stylized text reads `Fashion for Fashions sake` Le texte stylisé dit « La mode pour la mode »

Yasmin Warsame and Ash Foo—two generations of Canadian supermodels—get deep, discussing everything from their career highs to industry representation to Ash’s advocacy for ovarian cancer education and research. Yasmin Warsame et Ash Foo, deux mannequins canadiennes de différentes générations, se confient sur les tendances de la mode, la représentation des minorités dans l’industrie et les efforts de Ash pour sensibiliser le public sur le cancer de l’ovaire.

On fashion for fashion’s sake… Que faites-vous au nom de la mode...

Ash Foo: “Living in New York, it's all about individuality and everyone wants to stand out. But then we still have trends, and we still have the constant ebb and flow, like, every year there's a new thing and everyone needs to have this new thing. There's that perpetual cycle, and we're gonna be recycling these trends forever. Ash Foo : « Je vis à New York, et les gens ici aiment se sentir différents et se démarquer. Mais ils suivent quand même le cycle des tendances et, chaque année, tout le monde s’arrache le même produit. La mode suit un cycle perpétuel et est constamment recyclée.

I love individuality and love putting your spin on a trend. We're in that era. ‘How can I stand out? How can I be different?’ I love that for us.” J’adore avoir mon propre style et ajouter une touche personnelle à mes tenues. C’est ce qui définit la mode d’aujourd’hui. Les gens veulent se démarquer. Être différents. C’est génial. »

Yasmin Warsame: “As models we come into the designer’s realm, and we are their muse. They put their creations upon us so, a lot of times, that's not really how we’d walk on the street. You're being dressed constantly, so when you go home, you want to wear something that's of your essence. Yasmin Warsame : « En tant que mannequins, on entre dans le monde des designers et on devient leur muse. Les créations que l’on porte ne sont pas forcément les tenues que l’on choisirait pour sortir. En dehors du travail, on aime porter des vêtements qui nous ressemblent.

But at this point in my life, honestly, I've just really gotten much more comfortable in my own skin. There is no trend that I am aware of other than what I feel good in wearing daily.” Honnêtement, je me sens beaucoup mieux dans ma peau à ce stade de ma vie. Je porte seulement des vêtements dans lesquels je me sens bien. »

On a changing industry… Sur l’évolution de l’industrie…

YW: “Ash, how were your early days of modelling?” YW : « Ash, parle-moi de tes débuts dans le mannequinat. »

AF: “I'm at an era where all of my experience has been ready-to-wear. Like, do the runway and my mom's already texting me, ‘You looked beautiful.’ I don't have an experience where I did a runway and it wasn't already shown [online].” AF : « Jusque-là, j’ai uniquement travaillé dans le prêt-à-porter. Quand je participe à un défilé, je reçois des compliments de ma mère quasiment en temps réel. Tous les défilés que j’ai faits étaient disponibles en ligne. »

YW: “Wow. Wow. Wow, wow. I started modelling around 2003, there wasn't any of that. I'd get off the stage and tell people about the collection. ‘Oh my God, you should see what we wore.’” YW : « Wow. Wow Wow, wow! J’ai commencé le mannequinat vers 2003, mais c’était une autre époque. Une fois le défilé terminé, c’était moi qui parlais aux gens de la collection. Je disais : "Oh là là, tu devais jeter un œil à ce qu’on a porté". »

AF: “You get home and already everyone's checking Vogue Runway immediately.” AF : « Maintenant, tu rentres chez toi et tout le monde a déjà vu les tenues sur Vogue Runway. »

YW: “There’s no gap in-between for you to have that insight. Now cameras are in your face. What's your reaction? Every teardrop, every reaction. So, there's no space for the emotions to sink in. There’s no time to appreciate it while it’s all happening.” YW : « On n’a plus le temps de prendre du recul. Aujourd’hui, tout est filmé. Nos réactions sont scrutées. Chaque détail est décortiqué. Donc on n’a pas le temps de ressentir des émotions ni de profiter du moment présent. »

AF: “I've just gotten used to the concept of a show, and to me a show is a live performance—just like any other performance. As soon as you step into the room when you are getting your hair and makeup done, everyone's taking these photos of you—that's part of the multi-hour performance.” AF : « Je viens tout juste de commencer à aimer le concept de défilé. C’est une performance en direct, comme n’importe quelle performance. Dès que tu entres dans la loge pour être coiffée ou maquillée, tout le monde prend des photos de toi. Ça fait partie d’une performance de plusieurs heures. »

YW: “When did you start modelling?” YW : « Quand as-tu commencé le mannequinat? »

AF: “When I was 17, so that was about 11 years ago. Ten years after you.” AF : « Quand j’avais 17 ans, c’était il y a environ 11 ans. Dix ans après toi. »

YW: “It’s incredible to see the changes; it’s very much business-oriented now. There’s a magic that gets lost in all of that. We used to come in and just experience things. No one had a plan. It was like what happens, happens, you know? YW : « C’est incroyable de voir ces changements; c’est très axé sur les affaires maintenant. Il y a une certaine magie dans tout ça. Avant, on n’avait pas d’attente. Personne n’avait de plan. On laissait place à l’imprévu./span>

We used to go out with designers. Hair, makeup—we used to all go out and have fun. We'd show up the next day and do the job. But then slowly that was looked down upon and people started saying, ‘I can't be seen out,’ and it became very business-oriented. But there's an essence of sincerity and innocence that gets lost because now everything's so structured and everyone has a mission.” On avait l’habitude de sortir avec les designers. Les coiffeurs, les maquilleurs… tout le monde sortait et s’amusait. Et le lendemain, on se remettait au travail. Mais c’est devenu mal vu, et les gens ne voulaient plus qu’on les voie faire la fête, alors l’industrie est devenue très axée sur les affaires. Mais on a perdu la sincérité et l’innocence des débuts. Tout est très structuré et tout le monde a un rôle bien précis. »

AF: “What you're saying is so interesting to me because working in fashion now I have such a hard time connecting with people that are sincere and can still show up just like, as themselves. AF : « Tu mets le doigt sur quelque chose de très intéressant, parce que j’ai tellement de mal à établir des liens avec des gens du milieu qui sont sincères et authentiques.

To me, work is like a performance, right? And I'm putting on this act and giving the client what they're asking for. Deep down what I'm searching for is also a level of acceptance. Do you accept me for me? And that's what is so special about Holts—trying to represent us as individuals and not just as models because we look a certain way.” Pour moi, le travail est comparable à une performance. Alors, j’applique ce raisonnement et je fais ce que le client me demande. Au fond, je cherche aussi de la validation. Est-ce que vous m’acceptez pour qui je suis? Et c’est ce qui fait la différence chez Holt : on essaye de nous représenter en tant que personne et pas seulement comme des mannequins. »

YW: “Everything comes back in a loop. I feel like it will come back because human connection has to make its way back.” YW : « La mode est un éternel recommencement. J’ai l’impression que les liens humains vont redevenir une priorité. »

AF: “The cycle of fashion.” AF : « C’est le cycle de la mode. »

“The way I explain Canada to people is, Canada is this one big umbrella and then you have all these umbrellas that are all different parts of the world… « Je compare le Canada à une terre d’accueil où se retrouvent de nombreuses cultures différentes.

Canada allows you to still hold your culture and still be Canadian.” Tu peux préserver ta culture tout en étant intégré en tant que Canadien. »

—Yasmin Warsame —Yasmin Warsame

On being Canadian… Sur leur identité canadienne…

YW: “Ash, you live in the U.S., so I would be interested to know how you are viewed as a Canadian over there.” YW : « Ash, tu vis aux États-Unis, alors j’aimerais savoir comment tu es perçue en tant que Canadienne là-bas. »

AF: “Just recently I was at the gym talking to someone and I said ‘Yeah, I'm Canadian’ and they asked ‘Oh, how does it feel knowing that you're gonna become the 51st state?’ That's not really a nice thing to say to someone. So yeah, I feel strange. It's created an opinion for everyone else to have of us and we did nothing but exist.” AF : « L’autre jour, je discutais avec quelqu’un à la salle de sport et j’ai mentionné que j’étais canadienne. Cette personne m’a répondu "Oh, ça te fait quoi de savoir que ton pays va devenir le 51e État?" C’est pas très sympa. Donc je ne sais pas quoi en penser. Maintenant, tout le monde a une opinion sur nous, alors qu’on ne fait qu’exister. »

YW: “Coming from a war-torn country, I remember holding this very big idea of Canada being safe and secure and playing a really good role in the world. But I don't think that's the case anymore. I think we've got our hands in everything and we're not so innocent as we claim. But I still would prefer Canada to the U.S. in the sense of raising my children because there is still that sense of peace and security.” YW : « Comme je viens d’un pays déchiré par la guerre, j’étais persuadée que le Canada était un endroit sécuritaire qui avait un impact positif sur le monde. Mais ce n’est plus le cas. Je pense qu’on se mêle de ce qui ne nous regarde pas et qu’on n’est pas si innocents qu’on prétend l’être. Mais je préférerais quand même élever mes enfants au Canada plutôt qu’aux États-Unis, parce qu’il y règne un sentiment de paix et de sécurité. »

AF: “1,000%. Sometimes I tell people that I've lived in New York for ten years and they're like, ‘Oh, does that mean you're a New Yorker?’ And I'm like, ‘Never. I’m Canadian!’” AF : « Je suis d’accord à 1 000 %. Parfois, je dis aux gens que je vis à New York depuis dix ans et ils me disent : "Oh, est-ce que ça veut dire que tu es new-yorkaise?". Et je leur réponds : "Jamais. Je suis Canadienne!" »

YW: “We waved that flag, man! I've heard people talk in the sense of, ‘Oh, she's Canadian’ and then talking about someone who's Caucasian versus someone who's not Caucasian. Then when it's someone who's from somewhere else, they're Canadian, but they are this also—which is something that I've always liked about Canada. YW : « Canadiennes et fières de l’être! J’ai entendu des gens dire que j’étais Canadienne tout en évoquant le fait que je n’étais pas caucasienne. Mais peu importe d’où on vient, on est Canadiens sans oublier nos racines. C’est ce que j’ai toujours aimé avec le Canada. »

The way I explain Canada to people is, Canada is this one big umbrella and then you have all these umbrellas that are all different parts of the world. Somali, Chinese, Jamaican, Indian, you name it. Canada allows you to still hold your culture and still be Canadian.” Je compare le pays à une terre d’accueil où se retrouvent de nombreuses cultures différentes. Que tu sois Somalien, chinois, jamaïcain, Indien… Tu peux être fier de ta culture tout en étant intégré en tant que Canadien. »

AF: “That is also my view of Canada. Are there actually true Canadians? I've never met someone who was Canadian, and then their great, great, great, great, great grandparents were Canadian. That doesn't exist. AF : « Je partage ta vision. Est-ce que ça existe, les vrais Canadiens? Je n’ai jamais rencontré un Canadien dont les aïeuls étaient aussi canadiens. Ça n’existe pas. »

I also tell a lot of people that I never experienced racism until I moved to the U.S.—like never. I obviously knew that it existed, but I was so innocent because [of] where I grew up. Maybe I'm also very privileged, but I just never experienced that. We were all just different colours and just accepted everyone.” « Je répète aussi souvent aux gens que je n’ai jamais été victime de racisme avant de déménager aux États-Unis. Je savais évidemment que ça existait, mais l’endroit où j’ai grandi m’a permis de garder mon innocence. Je suis peut-être aussi très privilégiée, mais je n’avais jamais vécu le racisme. On vivait en harmonie malgré nos différences de couleur. »

“My most memorable shoot is this Carolina Herrera campaign where I’d been highlighted as an individual and not just a model. And that was what made that so special to me.” « La campagne de Carolina Herrera est le tournage le plus mémorable que j’ai vécu. C’était la première fois qu’on mettait en avant mon identité et pas juste mon physique. Et c’est ce qui a rendu ce moment si spécial. »

—Ash Foo —Ash Foo

On representation and advice… Sur la représentation dans l’industrie et les conseils à la prochaine génération…

AF: “When I was doing shows, all the models hung out based on where they're from and what language they speak. As a Chinese-Canadian, I would try to make friends with other Chinese girls, but I also don't speak Chinese, so I couldn't be in their group. But then, I also didn't feel like I could be with the American girls. Because of the way I look, I represent a Chinese market but, personally, I don't feel like I'm only Chinese. AF : « Quand je faisais des défilés, tous les mannequins formaient des groupes en fonction de leurs origines et de leur langue. En tant que Sino-Canadienne, j’essayais d’être amie avec d’autres Chinoises, mais je n’étais pas intégrée à leur groupe, car je ne parle pas leur langue. Pour autant, je n’avais pas l’impression d’avoir ma place dans le groupe des Américaines. À cause de mon apparence, je représente un marché chinois, mais je suis plus que ça.

There is a feeling that I'm meant to fit in this box that’s ‘Chinese Girl’ and there is no box that’s ‘Chinese but also Canadian Girl.’” J’ai l’impression qu’on veut me coller cette étiquette, pourtant, je suis également Canadienne. »

YW: “Being Somali-Canadian, when I go back to Somalia, I'm not Somali enough. I'm in Canada, I'm a Somali girl. I’ve always found that I have to play with these two different worlds to try and find who I am. And I find that now what I am is a multicultural human being. YW : « Si je retourne dans mon pays d’origine, je serai trop Canadienne. Et quand je suis au Canada, je suis considérée comme Somalienne. Je crois que j’ai toujours dû jongler avec ces deux mondes pour trouver qui je suis vraiment. Et j’ai découvert que j’étais une personne multiculturelle.

And, to you Ash, you’re perfect the way you are. You get to choose from two cultures, how great is that? Et toi, Ash, tu es parfaite comme tu es. On a la chance de pouvoir choisir parmi deux cultures, c’est génial, non?

If I had to advise [the next generation of BIPOC models] I would say gather who you are together. Pick what you like from everything and form a new path for yourself. What about you, Ash?” Voici le conseil que je donnerais à la prochaine génération de mannequins autochtones, noirs et de couleur : rassemblez vos identités. Choisissez ce que vous aimez dans vos cultures et tracez votre propre voie. Et toi, Ash? »

AF: “For me and my younger self, I would have loved to have someone that told me that I can be me, and I will naturally attract people who will accept me for me. AF : « J’aurais aimé savoir plus tôt que je peux être moi-même, que les gens s’intéresseront naturellement à moi et m’accepteront comme je suis.

I don't need to try to fit in so that I can be a part of this crowd because they look cool. It would have been way easier for me to find myself if I just accepted myself instead of trying to fit into other people's boxes. Je n’ai pas besoin de changer pour faire partie des gens cool. J’aurais eu plus de facilité à trouver qui je suis vraiment si je m’étais acceptée au lieu d’essayer de rentrer dans une case que l’on m’a attribuée.

Now I'm at a point where I can accept that like, hey, I am kind of a weirdo, and I do have quirks and not everyone's going to like me—and the right people are going to like me. So, my advice is to continue to be authentic and don't be afraid to be authentic.” Maintenant, j’accepte que mon excentricité et mes traits de caractère ne soient pas au goût de tout le monde, car ils plaisent aux gens qui me correspondent. Alors, mon conseil est de ne pas avoir peur d’être authentique. »

YW: “Hang tight. It gets better. You'll find yourself. Just hang tight.” YW : « Accrochez-vous. Les choses s’améliorent. Vous allez trouver qui vous êtes. Accrochez-vous. »

On career highs… Sur les succès professionnels…

AF: “My most memorable shoot is this Carolina Herrera campaign. In my whole career, that was the first time that I'd ever been highlighted as an individual and not just a model. And that was what made it so special to me.” AF : « La campagne de Carolina Herrera est le tournage le plus mémorable que j’ai vécu. De toute ma carrière, c’était la première fois qu’on mettait en avant mon identité et pas juste mon physique. Et c’est ce qui a rendu ce moment si spécial. »

YW: “For Zara's 50th anniversary, Steven Meisel brought 50 models together in a New York studio. He had all the top models—like Naomi, Cindy Crawford… It was kind of a validation to see my stool amongst 49 other stools of these incredible models from all the eras of fashion. YW : « À l’occasion du 50e anniversaire de Zara, Steven Meisel a réuni 50 mannequins dans un studio à New York. Il y avait des légendes comme Naomi, Cindy Crawford… Mon nom figurait aux côtés de 49 autres personnes talentueuses, qui représentaient plusieurs générations de la mode.

It took me about 20 days to post [on Instagram] because I felt a little like I don't belong. It took me a while to get there, but Steven did it intentionally; he hand-picked all those models. It wasn’t just, ‘Let’s get another Black girl in.’” Il m’a fallu environ 20 jours pour publier une photo [sur Instagram], parce que j’avais l’impression de ne pas avoir ma place. Donc ça m’a pris du temps, mais Steven m’a choisie intentionnellement; comme le reste des mannequins. Je ne suis pas là pour remplir un quota. »

On career reflections… Sur leurs carrières…

YW: “I would love to relive the first ten years of my career because, honest to God, I came into fashion knowing nothing. I didn't even walk on heels because I went to bed one day regular height and I woke up 5’11”. I was like Bambi, tripping over my limbs. YW : « J’adorerais revivre les dix premières années de ma carrière, parce que je n’y connaissais rien, pour être honnête. Je ne portais même pas de talons, parce que j’ai grandi du jour au lendemain et je mesurais 1 m 80. J’étais comme Bambi : j’avais du mal à mettre un pied devant l’autre.

When I came into modelling wearing these fabulous clothes, I still felt like this awkward person. Tom Ford. I had no idea who he was. They threw me out there with no information. If I could do that over again, I’d Google more. Now, I do that homework. I didn’t before.” Quand j’ai commencé le mannequinat et que je portais ces magnifiques vêtements, je n’étais pas à l’aise. J’ai travaillé pour Tom Ford. Je ne savais pas qui c’était. On m’a envoyé là-bas sans information. Si je pouvais remonter le temps, je ferais plus de recherches sur Google. Maintenant, je me renseigne. Mais avant, je ne le faisais pas. »

AF: “When I see campaigns and editorials from the ‘90s and images of girls on runways, I can feel that there's more authenticity. I love the concept of doing things because you just wanna do them and because it makes you feel good. Today we constantly do things because this is what's cool. I miss the authenticity.” AF : « Quand je vois des campagnes et des éditoriaux des années 1990, ou même des filles sur les podiums, je ressens plus d’authenticité. J’aime écouter mon cœur et faire des choses qui me font réellement plaisir. Aujourd’hui, on agit en fonction des tendances. L’authenticité me manque. »

YW: “Being this height from the age of 13, there were agents that would try to scout me. But it was a very clear no—being Somali, being Muslim background [modelling] wasn’t anything to be proud of. But I find that now, because of the way I did it—the way I carried myself in the industry—some Somali families are more comfortable allowing their daughters to model and enjoy the beautiful creation of the arts that's involved in the industry.” YW : « Comme j’avais cette taille dès mes 13 ans, des agents me proposaient du travail. Mais je refusais catégoriquement. Je viens d’une famille somalienne et musulmane, alors le mannequinat était mal vu. Aujourd’hui, je pense que ma façon d’agir et l’image que j’ai renvoyée dans l’industrie ont eu un impact positif. D’autres familles somaliennes sont plus sereines à l’idée que leur fille travaille dans le mannequinat, et elles peuvent apprécier les créations à leur juste valeur. »

AF: “As a young, impressionable model we're always told our elders, or our agents know better. We kind of blindly trust that they are making choices for us that are gonna help us. AF : « Lorsqu’on est encore jeunes et influençables, on nous dit souvent d’écouter nos ainés ou nos agents. D’avoir une confiance aveugle dans les choix qu’ils font pour nous.

Recently I’ve come to a place where I feel like I'm actually in charge of my career and my decisions and what I want to do. Récemment, je me suis rendu compte que j’étais celle qui prenait les décisions dans ma carrière.

It wasn't until a year ago that I realised, I actually have a voice and I get to make a decision. I feel very proud that I could get there.” J’ai réalisé il y a seulement un an que ma voix comptait et que je pouvais prendre des décisions. Je suis très fière d’y être arrivée. »

YW: “How old are you, Ash?” YW : « Tu as quel âge, Ash? »

AF: “I’m 28.” AF : « J’ai 28 ans. »

YW: “Okay, I just turned 49. It's incredible that you have that started now and that you're going on that path and…lean towards that. Lean closer to that voice. Embrace her. She's your best guide. She's your best friend.” YW : « Et moi, je viens d’avoir 49 ans. C’est génial que tu puisses commencer ce nouveau chapitre et emprunter ce chemin. Fais confiance à cette voix. Accepte-la. Elle te guidera. Elle t’accompagnera partout. »

On life experiences… Sur les leçons de vie…

YW: “Ash, do you mind telling me a little bit about what you went through with ovarian cancer?” YW : « Ash, tu pourrais me parler de ton combat contre le cancer de l’ovaire? »

AF: “In 2019, I was diagnosed with ovarian cancer. And I had to move back to Toronto and go through multiple different surgeries and treatments. I didn't know if I was going to be able to go back into modelling because I had very long hair. And then I came back, and I had no hair. I feel like I had a very different career experience after that…” AF : « On m’a diagnostiqué un cancer de l’ovaire en 2019. J’ai dû retourner à Toronto pour subir plusieurs interventions chirurgicales et essayer des traitements. Je ne savais pas si j’allais pouvoir reprendre le mannequinat parce que j’avais les cheveux très longs. Et quand je suis revenue, j’étais chauve. J’ai l’impression que ma carrière a radicalement changé par la suite. »

YW: “It happens that young, eh?” YW : « Ce cancer touche des femmes aussi jeunes? »

AF: “What I had, which is called Dysgerminoma, is a very specific type of tumour that is common in women in their early 20s.” AF : « J’avais ce qu’on appelle un dysgerminome, qui est un type très spécifique de tumeur commune chez les femmes au début de la vingtaine. »

YW: “Do they know what causes it?” YW : « Est-ce que les médecins en connaissent les causes? »

AF: “They don't know why it happens—it's basically a type of tumour that just grows uncontrollably and they don't know what triggers it. I had both of my ovaries removed.” AF : « Ils ne savent pas pourquoi le cancer se forme. C’est un type de tumeur qui se développe de façon incontrôlée et ils ne savent pas ce qui le déclenche. On m’a retiré les deux ovaires. »

YW: “You survived, baby girl. Tell me who you’re working with now.” YW : « Tu as survécu, ma puce. Parle-moi de l’association avec laquelle tu travailles. »

AF: “There’s a non-profit, Tina’s Wish, that raises money to fund the research for early detection of ovarian cancer. I work with amazing, beautiful women and I get to meet a bunch of other survivors.” AF : « Tina’s Wish est une organisation sans but lucratif qui recueille des fonds pour financer la recherche sur le dépistage précoce du cancer de l’ovaire. Je travaille avec des femmes extraordinaires et magnifiques. J’ai aussi rencontré un groupe de survivantes. »

YW: “It’s awesome. How did you know to go check yourself?” YW : « C’est fabuleux. Comment tu as su qu’il fallait consulter? »

AF: “It was really strange. My abdomen was super bloated, and if you touched my stomach, it was very hard. I wasn’t really hungry, and sometimes when sleeping I would have really bad back pain because the tumour was resting on my spine. Eventually I went to my doctor.” AF : « C’était vraiment étrange. Mon abdomen était très gonflé et mon estomac était dur au toucher. Je ne ressentais plus la faim, et quand je dormais, j’avais parfois vraiment mal au dos parce que la tumeur reposait sur ma colonne vertébrale. J’ai fini par consulter mon médecin. »

YW: “So there are no symptoms—before that you would just be going about your day, and you didn’t know until it grew, and it became uncomfortable.” YW : « Donc il n’y a pas de symptôme. Tu vivais ta vie normalement jusqu’à ce que la tumeur se développe et t’incommode. »

AF: “Where are we taught ovarian cancer? Like nowhere. There’s definitely a lack of information and a lack of awareness towards it for sure.” AF : « Est-ce qu’on est sensibilisés sur le cancer de l’ovaire? Non. Il y a clairement un manque d'information et de sensibilisation à ce sujet. »

YW: “Don't even get me started about the doctors today. They're writing prescriptions before they even talk to you or look at you in the face. What is going on? Why do we have to suffer in silence?” YW : « Et j’aurais tant de choses à dire sur les médecins. Ils rédigent des ordonnances avant même de te parler ou te regarder dans les yeux. Qu’est-ce qu’il se passe? Pourquoi devrait-on souffrir en silence? »

AF: “That's definitely what I'm trying to do with Tina’s Wish. They are heavily trying to promote awareness and share information about early detection. I also feel very grateful when men message me on Instagram saying ‘I would like to know for my wife or my daughter. What were your symptoms?’ That's amazing that men wanna look out for their women as well.” AF : « C’est pour cette raison que je travaille avec Tina’s Wish. Ils s’efforcent de sensibiliser et d’informer le public sur la détection précoce du cancer. Je suis aussi heureuse quand des hommes m’envoient un message sur Instagram parce qu’ils s’inquiètent pour leur femme ou leur fille. Ils veulent connaître les symptômes. Je trouve ça formidable qu’ils veuillent prendre soin de leur femme. »

YW: “We could talk about this forever. Why don’t we have a YouTube channel where we could just talk about everything woman-related?” YW : « On pourrait en parler pendant des heures. Et si on créait une chaîne YouTube pour parler de tous les sujets qui touchent aux femmes? »

AF: “Seriously, there should be a podcast!” AF : « Sérieusement, quelqu’un devrait créer un balado! »

Makeup in this story by Tom Ford. Le maquillage de ce reportage est de Tom Ford.

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